Nouveau projet : Mission de reconnaissance "ATSIMO ANDREFANA"
Plus forte grâce à l’investissement de ses membres à l’occasion de la bodega du Festival Flamenco et de la Bodéga de la Fraternité lors des fêtes de la Madeleine à Mont-de-Marsan, l’association NEVEM a pris l’initiative de lancer un projet dans la région pauvre de Atsimo-Andrefana située sur le territoire de Madagascar. Une mission de prospection est confiée à Didier GRATESAC, membre du bureau de NEVEM.
Prospection
Arrivé à Tuléar, notre tintin explorateur Didier effectue un tour des lieux et une prise contact avec ses connaissances afin d'évaluer les besoins en matière de scolarisation des enfants dans la région. L’ancrage de différentes ONG dissuade notre association à intervenir sur les secteurs sud et nord proches de Tuléar.
Par contre, les échanges menés avec la DREN (Direction Régionale de l’Education Nationale) et d'autres instances locales confirment un besoin en la matière vers d’autres secteurs défavorisés, notamment vers la commune de Miary. Une rencontre fortuite avec un couple franco-malgache (Christian et Laurette) encourage Didier à se rapprocher du village Mandrosoa, village natal de la mère à Lorette. Cette bourgade, victime du cyclone Haruna en 2013 ne possède pas les moyens nécessaires pour reconstruire son école publique primaire (EPP).
Contexte géographique
Le village de Mandrosoa ("Bienvenue" en Français) est situé à 20 km au Nord/Est de Tuléar, sur la commune de Miary dans la vallée du fleuve Fiherenana.
Le fleuve est à sec plus de 8 mois de l'année.. Avec une largeur d’au moins 1 km, le lit du fleuve peut atteindre un niveau d’eau de 8 mètres de hauteur en cas de cyclone. Le fleuve sert alors d’exutoire pour toutes la vallée jusqu’à se jeter dans la baie de Tuléar. Les villages bordiers sont systématiquement inondés voire détruits par les vents violents.
Les autochtones vivent au rythme du fleuve. Les abords aux terrains fertiles favorisent la culture du manioc, du maïs et quelques autres céréales. Même si une partie de la récolte se vend au marché de Tuléar, ce ne reste qu’une agriculture de subsistance. Par ailleurs, l’extraction de calcaire des collines environnantes permet une petite activité de cassage de cailloux à la main pour la vente aux entreprises du bâtiment de Tuléar.
L’école Publique Primaire de Mandrosoa (code 602190004)
L’EPP de Mandrosoa a été construite par l’UNICEF dans les années 60.
Elle se compose de deux bâtiments durement touchés lors du cyclone Haruna. Entièrement inondé, le premier bâtiment composé de 3 salles de classe et du bureau du directeur, a depuis été réhabilité . Il est opérationnel malgré les stigmates de l’inondation.Ce sont d’ailleurs les trois seules classes en service dans l’école depuis 2013.
Le second bâtiment lui, abrite ou plutôt abritait deux salles de classes et la cuisine a été détruit par les vents.
Ce second bâtiment situé plus en hauteur est moins sensible aux inondations mais par contre se situe dans un couloir en bas de colline et est donc plus exposé aux vents. Il ne subsiste plus que les murs très endommagés à ciel ouvert.
Faute de moyens pour le reconstruire, il a été abandonné.
Ainsi depuis 2013 il n’y a donc plus que 3 salles de classe. Les différentes classes se relaient pour optimiser l’occupation des salles. Les instituteurs sont donc obligés de réduire leurs vacations.
Mais surtout, avec l'absence de repas servi le midi depuis la destruction de la cantine, plus de 40% des enfants ne vont plus à l’école.
L’EPP est rattachée administrativement( dans l’ordre croissant) à :
- ZAP Miary (Commune);
- CISCO Toliara 2 (Province);
- DREN Atsimo Andrefana (Région).
L’encadrement et les enseignants au nombre de 12 , se déclinent de la manière suivante :
- 1 Directeur ;
- 2 Instituteurs Titulaires ;
- 4 Instituteurs auxiliaires ;
- 5 suppléants.
Répartition des classes et des effectifs au nombre de 346 de l’année scolaire 2019 (mi octobre à début août) :
Classes |
T1 (7em) |
T2 (8em) |
T3 (9em) |
T4 (10em) |
T5 (11em) |
Grande Section |
Moyenne Section |
Total |
Effectifs |
54 |
45 |
43 |
39 |
54 |
54 |
57 |
346 |
Pré-étude du projet :
Avec la colaboration de Christian, retenu comme maître d’œuvre, conducteur d’opération et entrepreneur (ACR Service sarl) les premières esquisses de travaux sont réalisées avec une priorisation :
1 Restauration du Bâtiment détruit par le cyclone ;
2 Création d’un puits avec réservoir, approvisionné par une pompe alimentée par panneaux solaires ;
3 Construction d’un préau servant de Réfectoire ;
4 Fabrication de 30 pupitres ;
5 Reconstruction des toilettes.
Présentation du projet aux instances locales
Les les alternatives possibles pour la réfection de l’école avec la réalisation d’un puits en prime ont été présentées à toutes les instances du village,invitées à une réunion de présentation du projet et d’échanges :
- Le chef du village ;
- Le chef des notables ;
- Le Directeur de l’école et les enseignants ;
- Les parents d’élèves
Pour l’aider, Didier était assisté des interprètes toutes désignées : Laurette et sa grand-mère, la seule à parler français au village.
Les représentants locaux ont bien entendu adopté le projet dans son ensemble tout en émettant une remarque sur les priorités. Pour eux le puits sera un évènements important pour tout le village car , pour l’instant, pour avoir de l’eau, ils doivent faire 5km à pieds à l’aller et autant au retour. D’ailleurs ils préfèrent souvent envoyer les enfants chercher de l’eau plutôt que de les envoyer à l’école.
Le projet étant mené prioritairement au profit des enfants scolarisés, Didier précisait que le puits et le réservoir seraient implantés sur le terrain appartenant à l’école, notamment pour le fonctionnement de la cantine. Mais l’expérience de Christian rassurait l’assistance en précisant que le puits pourra largement alimenter le village. Calqué sur le puits en service à 5 Km du village, il devrait activable avec une profondeur prévisible de 15 mètres.
Laurette et sa grand-mère précisaient que l’eau du puit gérée par la cantinière sera payante pour les villageois, pas chère mais payante. L’argent récolté servira à acheter les ingrédients indispensables pour cuisiner les plats au bénéfice des écoliers.
IL a été décidé de réaliser en priorité le puits et le bâtiment détruit pour lequel l’eau sera indispensable pour la maçonnerie. La pompe et le panneau solaire ne seront installés qu’en fin du chantier.
Le chef du village, chef des notables et le directeur de l’école étaient invités de faire un courrier au CISCO et à la DREN pour les prévenir que des travaux seront menés dans le périmètre de l’école. Le maire de Miary informé par le chef des notables mais absent en raison de la période électorale, manifestait son intérêt favorable pour la réalisation du projet..
Au questionnement des parents d’élèves sur la participation financière de NEVEM pour le fonctionnement de la cantine, Didier indiquait qu’il ne revenait pas à NEVEM de s’immiscer dans le fonctionnement de l’école publique et qu’il revenait aux parents d’élèves d’assurer la bonne alimentation de la cantine et la distribution de l’eau du puits. Par contre, il leur rappelait avoir démarché le PAM (Programme d’Alimentation Mondiale) pour solliciter une aide alimentaire pour l’EPP de Mandrosoa. Si l’école est retenue dans le programme, elle recevra régulièrement, du riz et des conserves de viande et de poisson.
En complément, il n’est pas inutile de rappeler que ces travaux donnera du travail aux gens du village. Un tel chantier nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Christian embauchera sur place de la main d’œuvre locale.
CONCLUSION
Merci Didier pour avoir assuré cet excellent travail en temps relativement réduit.
Ce projet permettra aux enfants déscolarisés de retrouver les bancs de l’école.
C’est bien là le but de notre association.
Par l'enthousiasme de nos amis malgaches, ce projet en appelle bien d'autres.
Pourquoi pas dans la vallée du Fiherenana...